Le serment des limbes est plutôt un bon Grangé. Autant dire qu’il n’y a pas grand-chose à en écrire ; on y retrouve les ambiances mystico-cauchemardesques, les installations sadiques et tortueuses à base de cadavres putréfiés, les scènes d’action illisibles et le héros policier par conviction, luttant plus énergiquement contre la violence des autres que contre la sienne.
L’originalité de ce roman, si on veut lui en trouver une, réside dans le choix du suspect numéro un, qui n’est autre que Satan lui-même. L’enquête de Mathieu Durey, impliquant quelques prêtres et cardinaux, une miraculée de Lourdes passée dans l’autre camp, un médecin spécialiste de la résurrection et une secte sataniste prend ainsi un petit côté Da Vinci Code qui n’est pas désagréable et qui contribue en tous cas à maintenir l’intensité dramatique.
Par ailleurs, Grangé témoigne d’un certain talent pour réarranger à plusieurs reprises les éléments de l’enquête comme on secouerait un kaléidoscope, promenant ainsi son héros et son lecteur de contre-sens en contre-sens jusqu’à l’illumination finale.
En revanche, et c’est un défaut que le serment des limbes partage avec de nombreux policiers, la dimension psychologique du héros est assez ratée : son coup de foudre malencontreux pour une jeune fille qui se trouve, hélas, au centre de l’enquête, son amitié avec le personnage ambivalent de Luc ne sont ni fouillés ni crédibles – ni même, à mon sens, absolument nécessaires à l’intrigue.
Bref, on passe un bon moment à lire le serment des limbes, après quoi on l’oublie en une semaine ; double bénéfice, car j’imagine qu’en cas de pénurie on peut le relire deux ans après sans s’ennuyer.
Le serment des limbes, Jean-Christophe Grangé, 2007
dimanche 19 septembre 2010
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