La Conversation amoureuse m’a mise en rage comme seul peut le faire un livre de 400 pages parfaitement inutiles. Pauline et Gilles se rencontrent à l’école où ils accompagnent leurs enfants : elle est mariée, enceinte et heureuse, il est en cours de divorce sans l’avoir voulu malgré ses incessantes infidélités. Ils dînent ensemble, ils se rappellent, ils couchent ensemble une ou deux fois, ils se rappellent moins souvent, ils se revoient au bistrot des années après. Fin.
L’épisode est prétexte à une dissection en règle de cette « conversation amoureuse » faite de mots, de gestes, de conventions et d’arrière-pensées. L’impossible transparence des amants, leur penchant l’un vers l’autre irrésistible et contredit par leurs aspirations divergentes – l’une voudrait se perdre dans l’amour, l’autre aime à savoir que quelque part une femme existe qui pense à lui – sont plutôt bien décrits.
Mais Alice Ferney traite ce sujet au demeurant agaçant tant il nous est familier (non tant dans la littérature que par expérience) en accumulant les naïvetés de style et les refrains péremptoires. Mon radar à niaiseries se met immédiatement à couiner quand je lis des expressions comme « fier comme un gamin », et je ne suis pas sensible à la finesse de maximes telles que « La confiance en soi est une chose presque sexuelle ». Dieu sait comment la malheureuse se débrouille pour que même les noms de ses personnages vous agacent – Pauline Arnoult et Gilles André : allez savoir pourquoi, on n’y croit pas une seconde.
La Conversation amoureuse, Alice Ferney, 2000
mercredi 24 mars 2010
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Ouais, ca parait bien nul.
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